Sujet :
l'opposition entre le médium (outil photographique) et son propriétaire : le photographe.
le temps ( de création de l'image par l'outil ) et l'espace (le sujet de l'image décidé par le photographe)
le temps ( de faire) et l'instant (de penser)
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Photographe depuis peu. Je déambule dans les citées où j'ai l'occasion de me rendre et je m'interroge à chaque fois sur la pertinence de mes images. J'exerce un véritable métier qu'on sent ,qu'on pratique et qu'on maîtrise à force de faire.
La pertinence est de deux ordres technique et émotionnelles. Dès le début j'avais envie de composer et de faire ressortir mes sujets par l'exacerbation des couleurs et des contrastes des instants saisis.
Essayer d'avoir du recul sur son propre travail est un exercice difficile, même si la direction est donnée.
La plupart de ces photographies ont été produite depuis 2007.
Je suis , je le revendique, un Street Photographer qui mélange l'instant et la composition du moment pour retraduire ma réalité.
Ce moment pourrait se découper 2 phases de 4 temps
Avoir l'appareil en main, la première phase.
Déambuler, Sentir le lieu et être prêt Attendre, se fabriquer sa mise en scène parce que c'est là. Repérer ses sujets potentiels dans le cadre que l'on dessine dans sa tête. Sentir la lumière, son axe et savoir si ce qui s'imprime sur la plaque sensible aura les effets attendus .Faire évoluer son corps de façon à donner le dynamisme du cadre : prendre position.
Phase deux plaquer l'appareil sur son oeil et parfaire la composition avant de déclencher.
C'est la longueur de la phase deux que je voudrais expliquer.
Voir comment ce qui pourrait représenter le réel, la vie, la spontanéité, l'instinct de savoir le bon moment comparé avec le moment où la photographie se fabrique , l'appareil collé à son oeil.
Faut il voir les photos comme des flashs émotionnels ou comme des scènes construites, parfaitement composées?
Ces images sont elles le reflet du réel ou d'une certaine vérité que je veux transmettre où celle interprétée par tout un chacun ?
J'ai fait un choix à chaque fois sur des moments, ceux où je sors l'appareil de son sac au détour d'une rue pour prendre quelque chose, quelqu'un quelque part.
Ces instants, je les comprends aujourd'hui comme étroitement lié au temps qui passe; ils sont une succession de moments de vie urbaine le plus souvent, plaqués par les conditions matérielles : ils en deviennent une juxtaposition d'effets déstructurant pour la réalité que j'aurais voulu, au départ enregistrer.
Les photographies produites deviennent des objets dénudés de souffle de vie, d'humanité sociale. Le réel devient un décor qui se voudrait montrer une certaine vérité.